Atelier d’écriture : mélange des thèmes

Martha hésita avant d’annoncer la nouvelle au docteur Lidle. Le front du quadragénaire se plissait déjà à mesure qu’il lisait un rapport, slalomant avec  habitude entre les patients dans le couloir. Il avait un patient avec une tumeur à opérer quelques heures plus tard, et elle hésitait à attendre qu’il soit plus détendu. Mais d’un autre côté la folie ne s’arrêtait jamais dans ce service. Elle s’approcha.

– Doc-docteur Lidle ?

Voilà qu’elle bégayait. Bravo Martha, superbe introduction.

– Que se passe-t-il Mlle Carbiane ? demanda-t-il distraitement, levant à peine les yeux de ses feuilles.

— C’est à propos du test 104, sur le groupe 41.

Elle avait capté son attention. Il la fixa et son sourcil droit se souleva, laissant deviner sa curiosité.

— Oui ? Eh bien ?

Martha était encore plongée dans le haussement de sourcil. Le docteur Liddle avait une peau incroyable, finement texturée par des lignes que Martha appelait, le soir lorsqu’elle pensait à son supérieur, des rides de jeunesse, les traces du talent.

— Mlle Carbiane ?

Elle sursauta.

— Oui ! Le groupe 41. Six d’entres eux sont morts monsieur.

— Seulement six ? Que s’est-il passé ?

— Apparemment la dose était trop forte, répondit Martha en feuilletant nerveusement ses papiers. Le sujet inoculé est décédé huit heures après avoir reçu la fléchette tranquillisante, après avoir contaminé seulement cinq de ses compagnons.

— Essayer avec une dose un tiers moins forte.

— Vraiment monsieur ? Leur chance de survie seront bien plus grandes.

— A l’état sauvage, les zombies ont beaucoup moins de contacts que ce nous les forçons à avoir dans nos cellules. Le taux de contamination doit primer sur la mortalité.

— Très bien monsieur. Monsieur Lucrece a appelé pour vous, il voulait savoir si nous faisons des progrès.

— Encore ! Quand il sera président, il me donnera des crédits et là je pourrais résoudre le problème. En attendant, il sait très bien que mes meilleurs éléments doivent s’occuper des patients humains, et non pas de ces abrutis de zombies américains.

– Si je peux me permettre monsieur, pourquoi tiens-t-il tellement à se débarrasser des américains ?   Voilà vingt que l’accident de Cliveland a contaminé leur population, et les zombies n’ont jamais réussi à traverser l’océan, alors pourquoi maintenant ?

— C’est évident Mlle, réfléchissez. Quel est l’enjeu majeur de ces dernières années ? Vous savez que les zombies dégagent quatre fois plus de CO2 qu’un être humain normal, c’est un énorme puits de carbone, et Lucrèce a promis de ralentir le réchauffement climatique s’il était élu.

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